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Textile : des fibres aux propriétés différentes

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La production de matières premières est l'une des principales sources de dégradation environnementale dans le secteur textile et vestimentaire. Les conséquences sur l'environnement varient fortement selon les matériaux. Ainsi, la culture et la transformation du coton, bien que 100 % naturel, sont particulièrement nocives pour l'environnement.

Il convient donc d'examiner les avantages et les inconvénients des principales fibres naturelles ou (semi-)synthétiques qui composent nos vêtements. Les fibres d'origine végétale et animale présentent néanmoins un point commun positif : leur biodégradabilité. 

fibre (marque) origine avantages inconvénients défis
Fibres végétales
Coton Duvet des graines du cotonnier
  • Confort au porter
  • Excellente régulation thermique et absorption de l'humidité, propriétés respirantes
  • Solidité et résistance à l'usure
  • Multiples possibilités de transformation : tissages (satin, flanelle) ou tricots (jersey), possibilité d'association avec d'autres fibres
  • Entretien aisé : lavage et séchage
  • Teinture facile
  • Difficultés de recyclage
  • Culture exigeante en surfaces agricoles et en ressources : consommation importante d'eau, d'engrais et de pesticides (usage de défoliants pour la récolte mécanisée)
  • Processus de teinture gourmand en eau et en produits chimiques
  • Exposition des cultivateurs et des ouvriers de transformation à des risques sanitaires (liés aux pesticides et autres substances chimiques)
  • Pérennisation d'une culture cotonnière durable : voir la section coton biologique
Coton biologique Duvet des graines du cotonnier
  • Caractéristiques identiques au coton conventionnel
  • Culture respectueuse de l'environnement : absence d'engrais et de pesticides, suppression des risques sanitaires pour les cultivateurs, réduction de la consommation d'eau
  • Difficultés de recyclage
  • Rendements inférieurs nécessitant des surfaces de culture plus importantes
  • Prix généralement supérieur au coton conventionnel
  • Augmentation de l'offre par l'accroissement de la production
  • Alignement des prix sur ceux du coton conventionnel

Cupro ou soie artificielle (Bemberg)

Linters de coton (fibres courtes entourant les graines)
  • Valorisation des linters, auparavant considérés comme déchets
  • Processus de production similaire à celui du coton, mais en circuit fermé, réduisant les répercussions environnementales
  • Faible notoriété et disponibilité limitée
  • Coût potentiellement plus élevé
  • Développement de l'offre et amélioration de la notoriété
Lin Plante de lin
  • Fibres très résistantes (applications diverses : dentelle aux fuseaux, linge de table, rideaux, toiles pour peinture, etc.)
  • Culture durable nécessitant peu d'eau
  • Production principalement locale (80 % en Belgique, aux Pays-Bas et dans le nord de la France)
  • Propriétés respirantes et confort au porter
  • Caractère intemporel
  • Froissabilité importante
  • Élasticité inférieure au coton
  • §  Mise au point de traitements naturels d'assouplissement
Chanvre Tiges de chanvre
  • Solidité et durabilité remarquables (les premiers jeans étaient composés à 100 % de chanvre !)
  • Excellente régulation thermique et hydrique
  • Culture écologique généralement exempte de pesticides
  • Faible notoriété et disponibilité limitée
  • Souplesse inférieure au coton
  • Élargissement de l'offre et développement de la notoriété 
Bambou Tige de bambou
  • Douceur exceptionnelle
  • Aspect soyeux
  • Excellente régulation thermique
  • Culture facile assurant une grande durabilité
  • Caractère invasif dans certaines régions, notamment en Europe
  • Incidence sur la déforestation (monocultures asiatiques)
  • Traitement chimique compromettant partiellement les bénéfices écologiques
  • Garantie d'une méthode de production durable
Fibres végétales avec enduction chimique
Piñatex® Feuilles d'ananas
  • Valorisation des feuilles non exploitées
  • Alternative au cuir 
  • Protection par une couche de polyuréthane compromettant la biodégradabilité
  • Prix potentiellement supérieur aux autres alternatives au cuir 
 
Matériaux manufacturés d’origine végétale (polymères naturels)
Viscose (rayon) Cellulose de pâte de bois
  • Utilisation d'une matière première renouvelable : cellulose de bois 
  • Utilisation importante de produits chimiques nocifs pour la dissolution de la fibre
  • Approvisionnement fréquent en bois issu de forêts menacées (importance des certifications FSC ou PEFC)
  • Sécurisation de l'approvisionnement en cellulose face à la demande croissante
  • Développement de sources alternatives et de procédés plus écologiques
Lyocell (Tencel™) Cellulose de pulpe d'eucalyptus
  • Fibre conjuguant douceur et résistance
  • Excellente régulation hydrique
  • Culture d'eucalyptus peu exigeante : croissance rapide sur sols pauvres, sans irrigation ni pesticides
  • Gestion forestière durable certifiée FSC
  • Production en circuit fermé
  • Produit certifié Écolabel européen 
 
  • Développement de l'offre et de la notoriété 
Fibres d’origine animale
Laine Mouton
  • Isolation thermique exceptionnelle
  • Excellente régulation hydrique
  • Souplesse au porter
  • Risques d'allergies et d'irritations cutanées
  • Entretien délicat (risque de rétrécissement au lavage)
  • Questions éthiques concernant le bien-être animal dans certaines exploitations
  • Garantie du bien-être animal
Laine mérinos Mouton mérinos
  • Douceur supérieure à la laine conventionnelle
  • Excellente régulation thermique
  • Propriétés antibactériennes réduisant la fréquence des lavages
  • Irritations possibles, mais nettement moindres qu'avec la laine conventionnelle
  • Garantie du bien-être animal
Mohair Chèvre angora
  • Légèreté et douceur exceptionnelles
  • Isolation thermique remarquable
  • Brillance caractéristique
  • Propriétés antibactériennes réduisant la fréquence des lavages
  • Coût élevé
  • Entretien spécifique contre l'usure et le rétrécissement
  • Garantie du bien-être animal
Cachemire Chèvre cachemire
  • Douceur et légèreté exceptionnelles, toucher luxueux
  • Résistance au froissement
  • Capacité d'isolation thermique triple de la laine conventionnelle
  • Résistance aux odeurs et aux salissures
  • Production limitée induisant un coût élevé
  • Fragilité nécessitant un entretien soigneux
  • Garantie du bien-être animal
Laine d’alpaga Alpaga (ou vigogne)
  • Légèreté et douceur remarquables
  • Isolation thermique optimale
  • Résistance aux odeurs et salissures, propriétés antibactériennes réduisant la fréquence des lavages
  • Excellente durabilité
  • Caractère hypoallergénique
  • Production limitée entraînant un coût élevé
  • Garantie du bien-être animal
Laine angora Lapin angora
  • Douceur et légèreté exceptionnelles, toucher luxueux
  • Isolation thermique remarquable
  • Coût très élevé
  • Entretien spécifique nécessaire
  • Questions éthiques concernant le bien-être animal
  • Garantie du bien-être animal
Soie Ver à soie
  • Douceur et légèreté exceptionnelles, toucher luxueux
  • Isolation thermique remarquable
  • Brillance caractéristique 
  • Coût élevé
  • Entretien délicat (risques d'usure et de rétrécissement)
  • Questions éthiques concernant le bien-être animal
  • Garantie du bien-être animal
Matériaux synthétiques (polymères synthétiques)
Polyester, nylon, polyamide, acrylique, polypropylène, élasthanne Pétrole
  • Bonne résistance à l'usure
  • Élasticité importante et faible absorption d'humidité (adapté aux vêtements de sport)
  • Entretien facile : lavage à basse température, repassage souvent superflu, séchage rapide
  • Consommation d'eau réduite pendant la production comparée au coton
  • Recyclage théoriquement facilité
  • Origine fossile non renouvelable, absence de biodégradabilité
  • Production impliquant des substances chimiques potentiellement nocives pour la santé
  • Rejet de microplastiques lors du lavage, contamination de la chaîne alimentaire par l’intermédiaire des milieux aquatiques
  • Mélanges fréquents avec d'autres fibres compliquant le recyclage
  • Recyclage effectif rare, polyester recyclé principalement issu de bouteilles PET
  • Développement du biopolyester à partir de matières premières renouvelables (amidon et lipides de maïs, canne à sucre, betteraves, huiles végétales) sans concurrence avec la production alimentaire et avec une consommation réduite d'eau et de pesticides
  • Réduction des émissions de microplastiques (notamment par prélavage industriel)