Un tee-shirt à quelques euros, un jean à 20 euros... Derrière ces prix alléchants se cache souvent une réalité moins reluisante.
Songez au chemin parcouru par un vêtement avant d'arriver dans votre garde-robe : de la culture et de la récolte des matières premières à la fabrication et au tissage des fibres, en passant par la teinture, l'emballage, le transport, la distribution et la vente dans notre pays.
Derrière chacune de ces étapes se cachent des conséquences environnementales et sociales néfastes. Ces vêtements bon marché, produits en masse et à un rythme effréné (fast fashion), sont à l'origine de nombreux problèmes :
- Ils encouragent la surconsommation en proposant constamment de nouvelles collections à des prix ridiculement bas, souvent par le biais de plateformes de vente agressives qui encouragent ce comportement d'achat compulsif.
- Leur piètre qualité les rend éphémères : ils se délavent et se déforment après seulement quelques lavages. Résultat : le consommateur se voit contraint de s'en débarrasser après les avoir portés à peine quelques fois, souvent moins d'un an après l'achat. La combinaison d'un prix bas et d'une qualité médiocre fait de ces vêtements de véritables produits jetables.
- Ils génèrent des montagnes de déchets, qui finissent pour la plupart dans des décharges ou des incinérateurs. Les invendus sont également jetés en quantités colossales.
- Leur production est extrêmement polluante : l'environnement est peu pris en compte, tant lors de la culture des plantes dont sont extraites les fibres que lors du processus de fabrication. La culture du coton, par exemple, nécessite beaucoup d'eau, d'engrais et de pesticides, sans parler des défoliants chimiques utilisés pour la récolte mécanique. L'utilisation massive de fibres synthétiques issues de ressources non renouvelables libère des microplastiques. Le traitement et la teinture des fibres utilisent également de nombreux produits chimiques qui peuvent polluer l'environnement.
- Ils entraînent souvent de conditions de travail inhumaines : les agriculteurs et les travailleurs s'exposent à de graves risques sanitaires en manipulant des pesticides et des produits chimiques, tout en travaillant dans des conditions déplorables pour des salaires de misère. Le travail des enfants n'est pas rare. Les scandales récurrents dans les usines de vêtements en Asie du Sud-Est en témoignent.